SAINT VIANCE / ORIGINE DE CE NOM
LA VIE DE SAINT VIANCE
Les sources = La vie de saint Vincentian, appelé saint Viance
Un manuscrit très ancien, conservé à la bibliothèque de Clermont-Ferrand, nous informe sur la vie de saint Viance. C’est un récit légendaire mais authentique, qui aurait été écrit au XIe siècle, à partir de manuscrits et de récits oraux plus anciens. Le texte original a été traduit en latin et publié.
De la naissance à l’adolescence
Viance serait né vers 630-640, dans un village angevin situé près d’Angers. Le père de Viance s’appelait Vincent et sa mère Magilde. Tous deux travaillaient dans l’entourage du duc Béraud, le père occupe d’ailleurs le grade d’officier. Viance a été élevé dans un milieu familial profondément chrétien. Il perd ses parents à l’âge de dix ans. Le seigneur Béraudle prend sous sa protection et lui fait donner une bonne éducation en même temps qu’à son fils Baronte. A moins de 20 ans, il se rend en cortège à Cahors, pour rendre visite à saint Didier, évêque de 639 à 655. Le prélat remarque les qualités de Viance et insiste auprès du Duc pour le garder à son service pour lui donner un enseignement religieux plus approfondi.
Viance se fait remarquer par sa bonté et ses services au plus pauvres.
Il devient palefrenier, chargé de l’écurie du Duc. Viance continue à prier dans la journée, surtout le soir et la nuit, malgré le travail qui l’occupe et les brimades qui lui sont infligées. Il se prive régulièrement de nourriture et de vêtements pour les pauvres et nécessiteux. Informé sur les dérives de son palefrenier, son maître Baronte finit par le faire surveiller par un de ses officiers. Au départ, le comportement du saint exaspère le duc qui le fait venir chez lui pour qu’il s’explique. Viance s’évertue à souligner le sens religieux de sa charité. Le Duc comprend le comportement de son palefrenier et lui donne ses propres habits et chaussures. Viance offre le lendemain les vêtements à de nouveaux nécessiteux et soulève cette fois-ci une colère du duc qui lui signifie de faire maintenant ce qui lui sera commandé.
Le voyage en Auvergne. Le premier miracle de Viance
Le duc Baronte désire marier sa fille Sensa à un jeune seigneur appelé Ménelée, fils d’Amonelfa, grand seigneur résidant en Auvergne. Quand Baronte apprend que Ménelée a quitté sa famille pour s’attacher à Dieu, il entre dans une violente colère. En même temps la fille de Baronte, animée du même esprit que Ménelée, se convertit et le rejoint dans un lieu solitaire où ils se promettent de garder toute leur vie leur virginité en vivant de piété dans un ermitage. En apprenant la nouvelle le duc est irrité et décide de poursuivre les deux jeunes gens pour les arracher à leur solitude. Il part dans les montagnes d’Auvergne en compagnie de quelques amis et de Viance. Il finit par les retrouver et leur ordonne de reprendre une vie normale. Voyant qu’ils refusent ses propositions, Baronte lève son bras sur Ménelée pour l’emmener par la force. À ce moment, le bras du duc s’engourdit et se paralyse.
C’est alors que Viance supplie l’ermite Ménelée et un nouveau prêtre de la campagne, appelé Savinien, d’obtenir le pardon de Baronte et la guérison de son bras. Le bras de Baronte retrouve sa vigueur pendant la prière collective. Il est dit dans le manuscrit que le duc offre après ce miracle, en reconnaissance à Dieu, tout l’or, l’argent, les joyaux et les possessions qu’il destinait au mariage de sa fille. Avec une partie de cet argent, Ménelée poursuivra son œuvre en fondant le monastère et Sensarestera sur place. L’autre partie de l’argent sera employée pour la construction d’une église à Saint-Viance. Le duc confie l’édification de la future église au prêtre Savinien qu’il a remarqué lors de son voyage en Auvergne.
Un véritable calvaire subit par Viance
Le Duc profite du moindre prétexte pour s’emporter et battre Viance. Un jour où le futur saint rentrait en retard à son gîte, le duc le gifla avec violence jusqu’à le faire saigner abondamment. Quelque temps après Baronte lui demande d’aller en Anjou, avec les valets de son écurie, en emportant les effets du Duc et ceux des membres de la cour. Tout le monde doit se retrouver dans ces lieux quelque temps après. Evidemment notre généreux Viance distribue tous les vêtements aux pauvres dès son arrivée. De retour à Nauteuil, le duc irrité fait coucher son palefrenier dehors, dans la neige et le froid, sans nourriture. Le Duc lui demande à plusieurs reprises d’épouser une demoiselle de sa cour. Comme il refuse, on le lacère de coups de fouet sur tout le corps, puis il est remis en prison. Il réussit à s’évader la nuit et finit par rencontrer sur les bords de la Vienne un certain Amboise avec qui il va mener une vie d’ermite.
L'arrestation de saint Viance
Au bout de quelques jours Amboise est obligé de partir à Cahors en laissant Viance dans le jeûne et l’exercice de ses prières, comme il en avait l'habitude. Viance est de plus en plus menacé par le Duc qui le recherche partout dans la région. Lors d’une battue, les chiens du Duc découvrent rapidement la cachette de Viance qui est en prière, s'arrêtent et lui lèchent les pieds. Le chasseur arrivé le premier, tente de l'emmener vers le Duc, avec violence, mais laisse tomber son javelot sur son autre bras qui se paralyse aussitôt et se dessèche. Le Duc rejoint les deux personnages et a peur de recevoir une punition semblable. Il se prosterne aux pieds de Viance pour implorer son pardon et lui demande de guérir le bras touché du chasseur. Notre ermite indique que le temps de la guérison arrivera le jour de sa propre mort.
La mort de saint Viance
Sachant que Dieu lui a indiqué la date et l'heure de son trépas prochain, Viance n'hésite pas à sortir de sa retraite, à la demande du duc, et à le suivre dans une de ses résidences à Rouffiac, en Corrèze, entre Meymac et Sarran. L'évêque de Limoges, Rustique, averti par un ange de la fin prochaine de Viance qu'il connaissait bien, se rend avec d'autres prêtres à son chevet et lui administre les derniers sacrements. Il rend son dernier soupir, à 8 heures du matin, peut-être entre 670 et 700 selon les spécialistes. Selon le récit il devait avoir une quarantaine d’années. Ses amis, le prêtre Savinien, et des gens du peuple apprennent vite la nouvelle et se rendent sur place pour bénir le corps et obtenir des miracles. Savinien dit à l'évêque et au duc qu'un ange lui a demandé que le corps de Viance repose dans l'église d'Avolca-Curtis, Saint-Viance maintenant.
L'enterrement de saint Viance
Le corps de Viance est mis dans une châsse qu’on charge sur un chariot tiré par de magnifiques chevaux. Le convoi funèbre se prépare à se rendre en Basse Corrèze, mais des difficultés apparaissent pour faire avancer le convoi. Malchance ou désir de Dieu de laisser le corps sur place ? Malgré les superstitions de l'époque, on décide finalement d'atteler deux bœufs qui eux réussissent à tirer le catafalque sans être guidés, ni pressés ! On pense que notre cher Viance ne veut pas être emmené sur un char pompeux, mais sur une simple charrette. Le cortège se forme, le clergé marche en tête, puis derrière la charrette, suivent le duc et ses officiers et la population accourue.
Le convoi s'arrête en cours de route dans une forêt pour se reposer et se ravitailler. Les bœufs sont détachés et vont paître aux alentours. C'est alors qu'un ours surgit de la forêt, se jette sur un des bœufs et le dévore, sans que les gardiens ne puissent l'en empêcher. L'ours est capturé et attelé sans difficulté à côté de l'autre bœuf ! Le convoi reprend la route et arrive à l'entrée de l'église de Saint-Viance. Alors, l'évêque et le prêtre Savinien descendent délicatement la châsse de la charrette et la déposent devant le maître-autel, au pied du tombeau qui vient d’être creusé. Après une petite cérémonie et la bénédiction du prélat, on prie devant les anciennes reliques données précédemment lors de la fondation de l'église et devant la dépouille pour demander la nature des reliques dont les noms avaient été oubliés ! On obtient miraculeusement les noms et on procède à l’ensevelissement dans le chœur.
Peu de temps après, le duc continue d'assurer le financement des derniers travaux de l'église, sous le contrôle de son prêtre Savinien. Quelques mois après, l'évêque revient sur les lieux avec d'autres prêtres de sa suite pour participer à la consécration de l'église à la Vierge Marie. Des miracles se produisent alors : des aveugles retrouvent la vue, des sourds l'ouïe, des boiteux leur première vigueur. Des foules de fidèles viendront régulièrement se recueillir dans l'église et formuleront des vœux pour eux et même pour leurs bêtes, sur la tombe du saint.